Elizabeth Kennedy
Nombre de messages : 10 . carte d\'identité : Date d'inscription : 06/12/2008
| Sujet: Where the grass is green - libre. Lun 22 Déc - 3:16 | |
| Les escaliers du bâtiment craquèrent, des bruits de portes grinçantes résonnèrent. Des talons claquèrent sur le parquet vieilli faisant sortir au passage deux ou trois personnes de leurs somnolences. Une démarche régulière, presque militaire, se fit entendre dans tout le couloir. Puis s’éloigna. Bientôt, le silence régna de nouveau. Elizabeth poursuivait sa route, se dirigeant vers le parc de Yale. Elle connaissait le chemin par cœur, la pénombre n’était pas un obstacle pour elle.
Bientôt, elle ouvrit la porte laissant entrer un courant d’air gelée. Elle frissonna de la tête au pied, refermant machinalement son gilet, croisant ensuite ses bras contre son corps. Quelques lampadaires éclairaient le parc, le rendant moins inquiétant et dangereux, mais il conservait une part de mystère terrifiante la nuit. Tiraillée par la peur de sa faire attaquer et par la sécurité du fait que ce parc était réservé aux élèves de l’université, Elie adorait s’y promener. Lorsqu’elle ne trouvait pas le sommeil, elle faisait exactement le même chemin que celui qu’elle avait parcouru ce soir même. Elle embarquait son paquet de cigarettes avec elle, et restait des longues minutes, voire des heures, assise dans l’herbe. Une fois, elle y était restée jusqu’au levée du soleil. Ce parc était somptueux le jour. Des fleurs de toutes les couleurs étaient disposées de tous les côtés. De majestueux arbres plantés à certains endroits servaient de parasol en été. D’énormes massifs, proprement entretenus, prônaient dans cet espace vert. C’était un lieu convivial, et lorsque les beaux jours arrivaient, les papillons embellissaient le paysage. Le soir, il était inquiétant. Aucune couleur ne pouvait être distinguée, faisant de cet endroit, un lieu sombre remplis d’ombres effrayantes. Le vent soufflait dans les branches des arbres et arbustes, faisant à croire qu’elle était suivie. De temps en temps, elle surprenait des couples entrain de fricoter en cachette, donnant à cet endroit un aspect romantiquement glauque. Elle ne saurait expliquer ses ressentiments, mais ce parc l’attirait comme la repoussait. Ce paradoxe lui plaisait, cet espace était surement l’un de ses préférés de Yale.
Elle marcha sur l’herbe froide, tenant ses talons à la main. Le vent était glacial, mais elle était bien. Même sans personne autour d’elle, elle gardait ses airs hautains, sa prétention ne disparaissait pas. Quand ses jambes commencèrent à fatiguer, elle s’asseya par terre, en tailleur, pendant quelques instants avant de se laisser tomber totalement. Allongée, ses yeux se dirigèrent vers les étoiles. Elle trouva la grande ourse, la petite ourse, Cassiopée. L’air glacé caressa son visage emmitouflé dans son écharpe. Elle avait froid. Elle avait chaud. Elle avait peur. Elle était paisible. Tout n’était que paradoxes. | |
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